Une semaine dernière, à la sortie de la défaite contre Castanet, nous nous interrogions, non sans inquiétude sur la capacité de réaction de nos Bélascains, à la veille d’affronter Tournefeuille.
La prestation contre Castanet avait été tellement décevante, qu’il y avait de quoi être inquiet. Tournefeuille en course pour la qualification directe, qui venait de perdre sa deuxième place contre l’Etoile Catalane, avait un besoin impératif de victoire. Il paraitrait même, que l’objectif recherché était la victoire à cinq points avec bonus offensif.
Mais un match contre nos voisins de Tournefeuille, n’est pas un match comme les autres. C’est un derby. Tournefeuille nous a proposé de décaler le match à 19h, samedi. Pas de soucis pour nous… Quand on peut rendre service…
A match particulier, préparation particulière. En début d’après-midi, quelques Bélascains ont l’honneur de remettre les maillots à nos Philiponeau, qui jouent un match de barrage pour la qualification, match qu’ils gagneront.
Les buteurs se donnent quand à eux rendez-vous plus tôt pour s’exercer aux tirs au but. Ce n’est pas un match comme les autres…Les joueurs arriveront au dernier moment à Tournefeuille, la préparation ainsi que la remise des maillots se feront individuellement au club à Cugnaux. Ce n’est pas un match comme les autres…
A Castanet, la semaine avant, c’est notamment le manque d’envie qui avait été souligné. Pour ce match si particulier, les coachs ont sorti les mots qui vous ferez gravir l’Everest pieds nus en hiver. La concentration se lit sur les visages. On est attendu de pied ferme. Mais on est prêts à livrer une rude bataille. « LES SEULS COMBATS PERDUS D’AVANCE SONT CEUX QU’ON REFUSE DE LIVRER ». Notre coach Thomas, juste avant l’entrée sur le terrain, ajoutera pour la motivation une de ces phrases qui vous ferez renverser une montagne. Il se souvient que lors de son premier séjour à Katmandou au Népal, avant d’attaquer la face sud de la montagne sacrée, un moine Tibétain lui déclara : « UN PETIT ECUREUIL PEUT SOULEVER UNE PETITE NOIX ».
Le coup de sifflet va libérer les 22 acteurs. Mais ici pas de place pour le cinéma. Les bleus et noirs veulent rapidement marquer leur territoire, ils sont chez eux. Encore que les tribunes sont bien garnies de supporters du RC Saudrune et en particulier des juniors vainqueurs de leur match, qui sont venus supporter leurs jeunes ainés. Les premiers contacts sont rudes, comme si l’adversaire voulait nous marquer au fer. Mais au RC SAUDRUNE, aujourd’hui, on est déterminé. On se souvient qu’au match aller, c’est sur une faute non sifflée que Tournefeuille nous avait battu. Mais pas de place pour les regrets. Nos garçons sont très actifs, ils relèvent le défi physique imposé par l’adversaire. Chacun a hissé sont niveau de jeu. Nous sommes présents sur les rucks, sur les soutiens, ça plaque à tour de bras, en touche on est également actifs sur les contres. Tournefeuille est surpris par notre engagement et commence à y perdre son latin. « NON PROGREDI EST REGREDI » (qui n’avance pas recule). La possession du terrain est largement à notre faveur. Sur le banc, les coachs sont satisfaits de ce début de match, mais une question se pose : «Vont-ils pouvoir tenir tout le match ». A chaque arrêt de jeu on s’encourage. Les coachs depuis le banc continuent à donner leurs consignes. Aujourd’hui, personne ne se plaint de blessures. Finalement le score se débloquera pour les deux équipes par des pénalités. Nathan, notre buteur, malgré une douleur à la hanche contractée la semaine dernière, tient sa place et ajustera deux pénalités. Deux autres pénalités qui nous auraient permis de faire un break ne seront pas passées. (P…… d’os iliaque) ; quand à Tournefeuille ils répondront par une pénalité. 6 à 3 en notre faveur. Le score est serré. C’est chaud. Tournefeuille tentera bien quelques petites chamailleries pour nous faire sortir du match, mais nos garçons ne tomberont pas dans le piège tendu et sauront faire preuve de sang froid. La fin du match approche, tout peut basculer. Tournefeuille lance ses dernières forces dans la bataille, mais nos garçons arc-bouter, ne lâcheront rien. La fin de match est insoutenable. La question la plus entendue est : Il reste combien ? ». Le chrono, dans de tel moment, ne défile pas assez vite. Notre équipe tient le match, mais tout peut aller très vite. Un placage manqué, une faute…Et là, quand tu entends le coup de sifflet final et l’arbitre qui lève son bras et qui montre le vestiaire, tu as compris que c’est gagné. C’est l’explosion de joie. On se congratule. Il y a de l’émotion palpable chez les joueurs, comme chez les coachs et l’encadrement. Les supporters sont ravis. Ce match, il s’est gagné avec les tripes. Les 21 joueurs sont à féliciter et peuvent être fiers d’eux. Même si les conditions de jeu ont fait que tous les remplaçants n’ont pas pu jouer, cette victoire, c’est celle d’un groupe de copains, d’un groupe qui a de l’avenir.
Il reste maintenant un seul match, puisque Pézenas vient de déclarer forfait, pour enfoncer le clou, et terminer sur une bonne note. L’appétit venant en mangeant « SI LE SERPENT NE MANGEAIT QUE DES SERPENTS IL NE DEVIENDRAIT PAS DRAGON », il va falloir aller défier Saint Sulpice sur ses terres. Saint Sulpice qui sera renforcée sans doute par ses Espoirs. Un beau défi nous attend. Alors, allons gagner ce dernier match, car rien n’est plus beau que la victoire.
ICI BAT LE CŒUR DE LA SAUDRUNE. SAMEDI VOUS AVIEZ MIS DU CŒUR. BRAVO.
PS : Dimanche matin, les cafés et commerces de Tournefeuille avaient tiré leur rideau. Le marché dominical n’a pas eu lieu. Le carnaval a été annulé. Le boulanger ne s’est pas levé pour faire son pain….
Daniel Maury