LES U14 SAUDRUNOIS, UNE CATEGORIE QUI VIT BIEN
Inscrits pour la première fois en Groupama A, le niveau le plus élevé de ce Challenge, les U14 du RC Saudrune impressionnent en ce début de saison : Quatre matchs, quatre victoires pour les rouges et noirs qui récompensent le travail des éducateurs. Ce qui mérite d’être mis en lumière avec l’interview de Vincent Moutou, le responsable de cette catégorie.
Tout d’abord, nous pouvons commencer par présenter le staff qui s’occupe de cette catégorie : combien êtes-vous d’éducateurs ?
Alors nous avons 7 éducateurs (MOUTOU Vincent ; HAYET Jérémie ; ALET Laurent ; LABAU Laurent ; LEYMARIE David ; PINET Nicolas ; ENRIQUE Lucas) pour 42 enfants. Il n’y a pas de rôles définis au niveau des éducateurs, cela se fait selon les envies, les sensibilités et préférences de chacun. Nous avons aussi 2 secrétaires : Jessica Gautier et Béatrice Boscher.
Ce sont des anciens du club ?
Nous avons deux ‘Papas’, qui ont suivi leurs enfants à travers les catégories, et qui ont passé les formations d’éducateurs. Les autres, comme moi, nous sommes des parents de joueurs plus âgés de la Saudrune : mon fils joue en cadets. Cela fait 4 ans que je m’occupe de cette catégorie. Ensuite il y aussi Lucas (Enrique), joueur de l’équipe première.
Dans le staff, il y a donc un joueur de notre équipe première, Lucas Enrique, qu’apporte-t-il en plus ?
C’est clairement un exemple pour les enfants, car au-delà d’être un bon gars, c’est un bon joueur. Il apporte une autre vision, une vision plus actuelle du rugby : moi par exemple, la dernière fois que j’ai joué au rugby, c’était il y a 30 ans, le rugby a forcément évolué. Il a donc une vision de ce que souhaitent les enfants. Il est plus proche d’eux clairement, par rapport à nous qui sommes des parents, il est vu autrement par les joueurs. Il est plus amical que nous mais garde une distance nécessaire. Il a quand même un gros défaut : il vient de Muret !
Tu m’as indiqué que vous aviez 42 joueurs ; sont-ils formés au club ?
A 90%, ils viennent de nos catégories inférieures, le reste ce sont des joueurs qui sont arrivés cette année, dont 2 qui nous viennent de Muret, et 6 ou 7 autres qui débutent, ce qui fait beaucoup pour cette catégorie.
Ces 42 joueurs sont répartis en 2 équipes ?
Oui, une à 15 qui est inscrite en Groupama A, qui est le niveau le plus élevé de ce Challenge. Nous avons une deuxième équipe qui joue pour l’instant à 10, composée essentiellement de joueurs en première année et de débutants, qui est engagée aussi en Groupama. Comme c’est un Challenge avec des niveaux très hétérogènes, nous avons réussi la semaine dernière à faire un rassemblement avec les U14 de Muret. Leurs joueurs les moins aguerris vont jouer avec les nôtres pour qu’en janvier nous puissions engager une équipe à 15 en Groupama C. Les entrainements communs commencent le 25 novembre.
Pourquoi avoir choisi d’engager votre équipe première en Groupama A ?
Nous avons pris cette décision car ces mêmes joueurs, l’année dernière, étaient engagés en Groupama B. Ils avaient quasiment tout gagné, se sont retrouvés en finale à Caussade, où ils ont particulièrement bien figuré. C’est pour cela qu’on a voulu qu’ils se confrontent à ce qu’il y a de mieux : et aujourd’hui, ils sont invaincus en 4 matchs !
Aviez-vous prévu d’aussi bons résultats ?
Honnêtement non. Nous savions que nous pouvions bien y figurer mais nous avons quand même un problème d’effectif : sur les 25 joueurs pouvant jouer en Groupama A, 15 ont réellement le niveau. Les autres vont y arriver, mais c’est un peu compliqué pour l’instant. Je ne te parle pas des 17 autres joueurs ‘débutants’ pour qui il serait dangereux de participer à ce Challenge : il y a trop de différences techniques, physiques.
Comment expliques-tu ces bons résultats ?
Nous avons une bonne génération de joueurs, qui sont au club depuis 6 ou 8 saisons, ils se connaissent parfaitement mais s’entendent également très bien avec ceux qui ont intégré l’équipe plus tard.
Dirais-tu que la principale force de l’équipe est cette bonne ambiance, le fait que le groupe vive bien ?
Oui complètement.
Quels sont les objectifs de la saison après ces premiers résultats ?
Gagner. Tout gagner. Dans 15 jours on reçoit Auch qui est invaincu comme nous, ça va être une belle bagarre, et après cela, on verra bien. Mais la saison évolue vite, surtout à cette âge-là, il faut faire attention.
Avez-vous des principes de jeu particulier ?
Nous utilisons le plan de formation édité par la fédération, donc on a une évolution des apprentissages tout au long de la saison. Ceci-dit, ce sont des thèmes, que nous utilisons depuis maintenant 3 ans, et nous savons maintenant que cela fonctionne. Nous avons peut être un effectif de meilleure qualité que les saisons précédentes, mais nous mettons en place les mêmes choses que les années précédentes, avec de l’expérience sur ce qui marche ou non. Encore une fois, au niveau des éducateurs, nous sommes deux pour lesquels cela fait 4 ans que nous sommes dans la catégorie, un autre qui a 3 ans d’expérience et pour les quatre autres cela fait deux ans. Nous avons aussi Mathieu Poujade (coordinateur sportif du club) qui nous aide dans l’orientation des contenus des ateliers.
L’effectif est-il homogène ou est-il porté par des individualités fortes ?
Il est homogène, même si évidemment comme dans tous les sports collectifs, nous avons certains joueurs qui sortent du lot : preuve en est, nous avons 6-8 joueurs en sélection départementale, contre seulement 2 ou 3 les autres années. Nous avons un seul joueur en double licence à Colomiers, d’autres en avaient les capacités mais ont refusé.
Existe-t-il de la concurrence entre les joueurs ?
On a pas un effectif suffisant pour avoir de la concurrence, et à cet âge-là, il vaut mieux avoir de l’émulation que de la concurrence, nous ne voulons pas avoir des enfants qui se tirent la bourre, ils le font déjà assez à l’école.
Quelles sont les particularités de cette catégorie ?
C’est la catégorie de transition entre l’école de rugby et le pôle formation : ce n’est plus le rugby « loisir », on essaie d’introduire la notion de compétition, de rigueur à l’entrainement. C’est la rigueur et l’effort des entrainements qui permettent d’avoir des résultats, c’est ce qu’on inculque aux enfants, c’est notre façon de faire.
Avez-vous des intervenants extérieurs parfois aux entrainements ?
Ce sont uniquement des gens du club. Nous avons Gala Ganidze qui intervient sur les joueurs de devant, mêlée et touche, Lucas Enrique pour la charnière, Mathieu Poujade aussi vient nous aider. On aimerait avoir des intervenants venant d’autres sports. Un coach d’athlétisme pour leur apprendre à courir, car aujourd’hui, à l’école, on ne leur apprend pas à courir, c’est très important. Un entraineur de judo aussi pour leur apprendre à tomber. Ils sont trop « spécialisés rugby ». C’est important de développer un maximum de qualité technique à cet âge-là.
Cette équipe est donc porté par un staff qui leur inculque les valeurs du travail, de l’effort à l’entrainement. Un staff d’éducateurs expérimentés qui tirent le meilleur d’un groupe pourtant limité en nombre, et qui pourrait bien créer la surprise pour sa première participation au Groupama A. Nous vous donnons donc rendez vous le samedi 26 novembre pour le choc, à la maison, face à Auch.